15.

 

Tôt matin, la belle maison de Médès fut remplie des cris hystériques de son épouse dont la crise de nerfs concluait une succession de catastrophes inexcusables. D’abord, les galons qui ornaient le décolleté et les côtés de sa tunique d’hiver s’étaient décousus, comme si ce vêtement provenait d’un atelier d’incapables ! Ensuite, sa coiffeuse habituelle avait eu le mauvais goût de tomber malade et de lui envoyer une remplaçante si maladroite qu’elle ne réussissait pas à fixer les mèches postiches à sa perruque de cheveux noirs. Il suffisait pourtant de soulever une mèche de la perruque, de l’enrouler autour d’une grosse épingle, d’accrocher la fausse mèche et de remettre l’autre en place afin que l’artifice disparaisse. Furieuse, la femme du Secrétaire de la Maison du Roi avait jeté son miroir sur le sol et renvoyé la sotte sans la payer.

Alors s’était déclenchée une effroyable migraine que la riche propriétaire tentait de calmer en s’enduisant la tête d’une pommade composée de graines d’aneth, de bryone et de coriandre. Cette fois, le remède échouait.

Aussi pénétra-t-elle comme une furie dans la chambre de son mari.

— Chéri, je suis affreusement malade ! Envoie chercher le docteur Goua. Lui seul saura me guérir.

— Occupe-t’en toi-même et cesse de me réveiller brutalement. Je travaille, moi.

Elle claqua la porte.

Médès se leva et passa dans sa salle d’eau. D’habitude, il appréciait la toilette du matin puis un copieux petit déjeuner. Mais à la suite d’une nuit agitée, trop de soucis l’obsédaient.

Quand Gergou rentrerait-il enfin d’Abydos et avec quels résultats ? Médès ne parvenait toujours pas à croire qu’il bénéficierait bientôt d’un allié de l’intérieur. Comment un prêtre permanent pouvait-il trahir ainsi sa communauté ? S’il s’agissait d’une tentative de manipulation, en découvrir l’auteur ne serait pas facile. Mais Médès ne se montrait-il pas trop méfiant ?

Et puis se posait un nouveau problème : la réussite éclatante de Khnoum-Hotep. Le premier vizir choisi par le roi Sésostris se révélait excellent administrateur et assurait une parfaite cohésion entre le pouvoir central et les provinces. Comme beaucoup, Médès prévoyait incidents, accrochages et protestations, mais rien de tout cela ne se produisait. Avec l’aide permanente des membres de la Maison du Roi qui n’enviaient nullement son poste, le vizir dirigeait fermement une administration efficace et travailleuse. Par bonheur, Khnoum-Hotep, déjà âgé, ne sévirait pas longtemps. En attendant sa disparition, Médès voyait sa propre influence diminuer et devait s’employer à conserver ses réseaux d’amis et de courtisans.

Nombre de portes s’obstruaient, les rouvrir ne s’annonçait pas facile. Aujourd’hui, le plus grand espoir de Médès s’appelait : Abydos.

Rencontrer le grand patron du Libanais l’excitait. Quelle canaille était assez habile pour s’assurer les services du négociant ? Un tel personnage ne devait pas manquer d’intérêt, et Médès comptait bien l’utiliser.

Alors qu’il terminait de s’habiller, sa femme réapparut.

— Le docteur Goua ne m’examinera pas avant ce soir, geignit-elle. Use de ton influence pour qu’il annule ses rendez-vous et s’occupe de moi en priorité !

— D’une part, Goua est affligé d’un caractère exécrable et ne supporte aucune pression ; d’autre part, ta migraine ne me paraît pas mortelle. Retourne te coucher et dors jusqu’au déjeuner. Ensuite, le défilé de tes amies et leur papotage te remettront en forme.

L’arrivée de Gergou interrompit la conversation.

Tendu, Médès entraîna son second dans son bureau dont il referma soigneusement la porte.

— Excellentes nouvelles, affirma Gergou avec un grand sourire. Quel type formidable, ce prêtre ! Comme il comprend votre méfiance et désire vous prouver son désir de coopérer, il nous donne les moyens de réaliser des affaires sans lui.

Interloqué, Médès se demanda si Gergou n’était pas sous l’emprise de la boisson.

— Voici d’abord un sceau d’Abydos. Il s’applique sur divers matériaux et nous servira à établir des certificats d’authenticité pour les faux que nous fabriquerons et vendrons comme provenant du site sacré d’Osiris. Ça, c’est mon idée, et j’ai déniché l’artisan qui accepte le marché. Et voici le second cadeau de notre nouvel allié, plus précieux encore : la formule sacrée évoquant le bon accueil des justes dans l’autre monde : « Qu’il vogue dans la barque d’Osiris et y manie les rames, qu’il chemine là où son cœur le désire, que les Grands d’Abydos lui souhaitent la bienvenue, en paix, qu’il participe aux mystères d’Osiris, qu’il le suive sur des chemins purs dans la terre sacrée. » Nous la graverons sur une partie de notre production, que nous écoulerons à prix d’or !

 

Issu d’une famille modeste, le négociant en vins sentait sa santé décliner. Aussi songeait-il au grand voyage. Grâce à sa fortune, il se paierait un beau sarcophage, mais enviait les privilégiés dont le nom était gravé, à jamais, sur un monument d’Abydos, près d’Osiris et sous sa protection. Existait-il meilleure assurance d’une éternité heureuse ?

Quand il vit surgir Gergou, le négociant se demanda aussitôt quel rabais l’inspecteur principal des greniers exigerait sur sa prochaine commande. Mieux valait s’entendre au mieux avec ce personnage influent, doté de nombreuses relations au palais.

— Mon cher Gergou, je viens de recevoir un nouveau cru ! Souhaitez-vous le goûter ?

— Bien sûr que oui. Peut-on parler tranquillement ?

— Allons au fond de ma réserve.

La gorge du négociant se serra. De quel chantage serait-il l’objet ? Afin d’amadouer l’inspecteur, il lui offrit un vin exceptionnel.

— Pas mauvais, estima Gergou, mais un peu doux à mon goût. Tu t’es commandé un sarcophage de première qualité, paraît-il ?

— Il faut bien penser à l’au-delà.

— Abydos, ça te dirait ?

— Abydos… Je ne comprends pas.

— Je peux t’obtenir une stèle authentique, avec la formule sacrée. Il ne restera que ton nom à graver et tu passeras ton éternité au pied de l’escalier du Grand Dieu.

Le négociant faillit mourir d’émotion.

— Vous… vous plaisantez ?

— Il faudra y mettre le prix, à cause de mes frais.

— Tout ce que vous voudrez !

— Avant de t’engager, examine ce chef-d’œuvre.

C’est un négociant tremblant d’émotion que Gergou conduisit jusqu’à un entrepôt. Là, il lui montra la stèle.

— Affaire conclue, bredouilla l’acheteur.

 

— Et voilà ! fanfaronna Gergou. Votre cave et la mienne remplies en échange d’une jolie pierre sculptée qui n’ira jamais à Abydos et que notre artisan détruira dès cette nuit. Soyez tranquille, je l’ai bien payé. Nous non plus, nous n’avons plus besoin d’aller à Abydos. On se débrouillera sans ce brave prêtre.

— Tu te trompes, objecta Médès. Je ne nie pas l’intérêt de ta méthode qu’il faudra d’ailleurs utiliser avec parcimonie. Mais il y a mieux à faire, beaucoup mieux. De véritables stèles intéresseront les Memphites fortunés. Nous fixerons des prix élevés et non négociables.

Ces arguments ébranlèrent Gergou.

— On ne laisserait donc pas le prêtre hors du coup…

— Ce serait une grave erreur, car sa collaboration nous est indispensable à plus d’un titre. D’abord, pour réaliser d’excellentes affaires ; ensuite, afin de nous informer sur Abydos et de nous aider à percer le secret des grands mystères. Organise au plus vite ma rencontre avec cet homme providentiel.

 

« L’Endurante de places », la cité de Sésostris à Abydos, prenait vie. Y habitaient les bâtisseurs de son temple et de sa tombe, les ritualistes chargés de l’animation spirituelle de ces édifices et le personnel administratif, avec leur famille. Chaque maison comportait plusieurs pièces, une cour intérieure et un jardin. Larges de cinq coudées[15], les ruelles étaient tracées à angle droit. Du côté du désert, les résidences luxueuses. Quant à la demeure du maire, à l’angle sud-ouest de la ville, elle abritait les bureaux des fonctionnaires et de nombreux ateliers[16].

Ce fut dans l’un des locaux officiels que le prêtre permanent Béga reçut le temporaire Gergou et son assistant Médès, déclaré sous un faux nom au contrôle de sécurité. Bien connu des policiers, Gergou leur expliqua que sa tâche devenait de plus en plus lourde et qu’il devait être secondé afin de donner totale satisfaction à la hiérarchie d’Abydos.

Quand Béga entra dans la pièce, Médès ressentit un courant glacial. Il n’imaginait pas qu’un initié aux mystères d’Abydos pût être aussi laid et réfrigérant. Grand, raide, le nez proéminent, Béga s’assit à bonne distance de ses interlocuteurs. Dédaignant Gergou, il s’adressa à son patron.

— Qui êtes-vous ?

— Je m’appelle Médès et je suis le Secrétaire de la Maison du Roi. Le pharaon me dicte les décrets que je diffuse dans toutes les provinces.

— C’est un poste très important.

— Le vôtre n’a rien de médiocre.

— J’espérais mieux, beaucoup mieux. Vous aussi, peut-être ?

— Le sceau et la formule nous ont permis de conclure une première affaire à laquelle vous serez intéressé, bien entendu. Pour la suite, entraidons-nous afin d’obtenir ce que nous méritons.

Nul sourire n’anima le visage ingrat de Béga. Néanmoins, Médès perçut sa satisfaction.

— Votre ami Gergou vous a-t-il transmis mes propositions ?

— Elles me conviennent parfaitement. Nous nous occupons de fabriquer de fausses stèles que nous vendrons aux amateurs en leur faisant croire qu’elles sont destinées à Abydos. Vous n’avez pas à craindre le moindre impair, puisque nous les détruirons nous-mêmes. De votre côté, comment parviendrez-vous à sortir du site des monuments authentiques et quelle filière devrons-nous mettre en place afin de les acheminer jusqu’à Memphis ?

— Comme je l’ai expliqué à Gergou, humains et marchandises rentrant à Abydos sont contrôlés. En revanche, on en sort sans difficulté. En m’assurant la complicité d’un policier qui, tous les dix jours, est préposé à la surveillance de l’escalier du Grand Dieu, du côté du désert, je déposerai dans une cache de petites stèles d’une valeur inestimable. Que quelqu’un de confiance soit prêt à les recueillir. Il suffira ensuite d’emprunter la piste que je vous indiquerai pour regagner le Nil où un bateau attendra.

— Ce plan me semble excellent. Pourquoi agissez-vous ainsi ?

— Je vous retourne la question.

— Puisque nous courons autant de risques, jugea Médès, il serait stupide de nous mentir. Je ne suis pas payé à ma juste valeur et je me prouve donc à moi-même ma vraie valeur en utilisant les moyens dont je dispose. Mais vous, un homme du temple intérieur…

— J’ai longtemps cru que la dimension spirituelle me suffisait et que mes envies se réduisaient au minimum. L’intervention de Sésostris a tout changé. Au lieu de me nommer à la tête de la hiérarchie, il la dirige lui-même et réorganise les collèges de prêtres. Cette prise de pouvoir inacceptable me prive des privilèges qui me sont dus. J’ai donc décidé de me venger. Réussir implique des moyens financiers.

— Soyons clairs, Béga : qu’entendez-vous exactement par vengeance ?

— Supprimer l’homme qui ruine ma carrière.

— Connaissez-vous Sésostris ? Moi, je le vois souvent et je n’ignore rien de sa capacité d’action. Croyez-moi, il se révèle plus redoutable qu’un taureau sauvage et plus féroce qu’un lion. Je souhaite aussi sa disparition, mais comment saper les fondations d’un être aussi solide ?

— Auriez-vous renoncé à le combattre ?

— Je m’interroge sur la méthode à employer. Le roi est entouré d’amis fidèles, et son vizir recueille l’unanimité.

— Si solides paraissent-elles, les œuvres humaines finissent par être brisées. À nous d’unir nos forces et de déceler le point faible.

— Pourquoi l’armée et la police gardent-elles Abydos ?

Béga se renfrogna.

— Secret d’État.

— Au point où nous en sommes, observa Médès, pourquoi hésiter à m’informer ?

— L’un des mystères d’Abydos est l’arbre de vie, révéla le prêtre permanent. Tombé malade, l’acacia d’Osiris menace de mourir. Les interventions de Sésostris et des ritualistes freinent sa dégénérescence, mais pour combien de temps ? La guérison exigerait un or particulier qui ne sera peut-être jamais découvert.

« L’or de Pount », pensa Médès, passionné par ces révélations.

— Qui est à l’origine de ce maléfice ?

— Nous l’ignorons. Le roi a lancé plusieurs enquêtes afin d’identifier le coupable.

— Des soupçons ?

— Pas le moindre. Si l’acacia s’éteint, les mystères ne seront plus célébrés et Osiris ne ressuscitera pas. Ce sera la fin de l’Égypte.

— Parlons-en, de ces fameux mystères ! Ne sont-ils pas qu’un mirage ?

— Si vous n’en connaissiez même qu’une infime partie, Médès, vous ne poseriez pas cette question.

— En tant que prêtre permanent, vous pénétrez dans les domaines secrets d’Abydos et pratiquez les rites réservés aux initiés.

Béga demeura muet.

— Je veux tout savoir, insista Médès. Voilà de nombreuses années qu’on me refuse l’accès du temple couvert. Celui d’Abydos n’est-il pas le plus important et le plus vital de tous ?

Le prêtre eut un étrange sourire.

— J’ai juré de ne pas trahir le secret.

— Tout homme a son prix. Vous possédez plusieurs trésors, je les paierai à leur juste valeur.

— Nous aurons le temps d’en discuter.

— La précipitation nous conduirait à l’échec, vous avez raison. Nouons d’abord une solide collaboration et amassons un trésor de guerre. Ensuite, nous irons plus loin.

Béga observa longuement le Secrétaire de la Maison du Roi.

— Mettons-nous réciproquement à l’épreuve. Si tout se passe bien, nous progresserons.

— Une question encore : à Memphis, j’ai aperçu une jeune femme prétendant venir d’Abydos avec un message confidentiel destiné au roi. La connaissez-vous ?

— Décrivez-la-moi.

Béga écouta attentivement Médès.

— C’est l’une des prêtresses d’Hathor qui résident ici. Notre Supérieur, le Chauve, lui a ouvert la bibliothèque de la Maison de Vie pour qu’elle effectue des recherches dans les anciens textes.

— Sans doute a-t-elle remis au monarque des plans lui facilitant la construction d’une pyramide. Cette femme joue-t-elle un rôle de premier plan ?

— Non, elle n’occupe qu’une position subalterne et ne fut que la messagère du Chauve. En raison de son mysticisme, nous n’avons rien à craindre d’elle. Je n’en dirai pas autant de mes collègues, mais c’est à moi de prendre mes précautions. Et vous, Médès, serez-vous assez prudent ?

— Je n’ai pas l’habitude de commettre des erreurs.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
titlepage.xhtml
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_000.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_001.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_002.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_003.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_004.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_005.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_006.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_007.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_008.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_009.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_010.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_011.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_012.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_013.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_014.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_015.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_016.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_017.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_018.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_019.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_020.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_021.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_022.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_023.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_024.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_025.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_026.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_027.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_028.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_029.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_030.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_031.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_032.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_033.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_034.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_035.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_036.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_037.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_038.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_039.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_040.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_041.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_042.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_043.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_044.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_045.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_046.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_047.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_048.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_049.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_050.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_051.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_052.htm
[les mysteres d'osiris 2] La conspiration du mal - Jacq_ Christian - Corrige_split_053.htm